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Lundis en archives | La Gazette des Enfants de la Goutte d’Or

Publié le 9 janvier 2017

C’était comment, la Goutte d’Or, il y a 50 ans ? 20 ans ? 5 ans ? Tous les lundis, Goutte d’Or & Vous ressort une archive des cartons qui témoigne de l’évolution du quartier. Vieux reportages de JT, films sur le quartier, vidéos amateures.

Depuis trois mois, Léa, journaliste à Campus France, et Elarif, bénévole pour Goutte d’Or & Vous, co-animent le Micro d’Or avec des enfants de Home Sweet Mômes et les Enfants de la Goutte d’Or. Il s’agit à la fois d’un atelier d’éducation aux médias, voire d’une formation pour des " journalistes en herbe ", et d’une webradio où, de semaine en semaine, se mettent en place des chroniques et des interviews.

Si Home Sweet Mômes avait déjà créé le " JT des Enfants ", EGDO n’en était pas non plus à sa première initiative concernant l’éducation aux médias pour les enfants. Depuis 1998, l’association publie chaque année un numéro de la Gazette des Enfants de la Goutte d’Or dont le comité de rédaction est composé des enfants participant à cet atelier journal. Pour ce Lundi en archive, le 5e numéro de cette Gazette, sorti en octobre 2003, à l’occasion des 25 ans de l’association, a particulièrement retenu notre attention.

En effet, ce numéro est particulièrement intéressant car il retrace l’histoire de EGDO et, en filigrane, nous donne un exemple illustrant le processus de création d’une association de quartier. Dans une interview, Simone et Micheline, raconte d’où est venu ce projet d’association pour enfants, qui a vu le jour en 1978. Elles expliquent qu’elles s’étaient réunies, avec un groupe d’habitants, pour identifier un certain nombre de problèmes dans leur quartier. A l’époque, le groupe s’était penché sur la question de la prostitution, des taudis, mais aussi de l’absence totale d’équipements pour les enfants. Ceux dont les parents étaient des ouvriers maghrébins ayant migré pour reconstruire la France d’après-guerre, vivaient la plupart du temps dans des chambres de bonnes exiguës les contraignant à jouer dans la rue. C’est en tout cas le constat et l’analyse qu’avait fait ce groupe d’habitants à la fin des années 1970. On voit déjà que la première étape, avant la création d’une association, est non seulement la prise de conscience et l’identification de problèmes par des habitants, mais aussi le désir de répondre à un besoin, ici le manque, voire l’absence d’infrastructures de loisirs et d’éducation.

Deuxième étape : réunions et pétitions. D’un côté, les réunions ont pour but de sensibiliser la population du quartier aux problèmes identifiés ; de l’autre, les pétitions, de se "faire entendre des hommes politiques". Pour aller plus loin, on pourrait dire qu’avant la création d’une association de quartier telle que EGDO, ses initiateurs font du problème identifié non seulement l’objet d’une action politique mais à proprement parlé un problème public, c’est-à-dire connu des pouvoirs publics et de la population, et nécessitant par là même une réponse, un projet et des subventions pour le mener à bien.

Troisième étape : l’association se crée et compose avec les contraintes financières et matérielles. Si, aujourd’hui, le local d’EGDO se trouve rue de Chartres et que l’association investit plusieurs espaces dédiées aux activités extrascolaires dans le quartier, en 1978 les moyens n’étaient pas les mêmes. Les fondatrices de l’association racontent qu’elles avaient trouvé un petit local rue Affre et que les activités des enfants prenaient place dans la rue. Elles rappellent qu’à la place du Square Léon, construit en 1990, il n’y avait qu’un terrain vague "plein d’orties et de broussailles" que les jeunes avaient entrepris de nettoyer pour en faire un "terrain d’aventures".

En 2003, au moment où est sorti ce numéro, l’association pouvait se vanter d’avoir accueilli dans sa structure 350 enfants. Son président, Jean-Paul Le Flaguais, définissait alors le rôle de EGDO en ces termes : " tuteur dans la croissance ". En effet, en 2003 comme aujourd’hui, une part importante de l’activité de l’association est consacrée à l’éducation : qu’il s’agisse de l’accompagnement à la scolarité comme le témoignage de Bakari le montre (cf. page 4), ou d’un lien entre activité récréative et apprentissage, comme les Micros d’Or.

Télécharger la collection " Gazette des Enfants de la Goutte d’Or " :

Gazette EGDO_n°04_Mars 2002
Gazette EGDO_n°05_Octobre 2003
Gazette EGDO_n°06_Décembre 2004
Gazette EGDO_n°07_Décembre 2005
Gazette EGDO_n°08_Décembre 2008
Gazette EGDO_n°09_Juillet 2009
Gazette EGDO_n°10_Mars 2009
Gazette EGDO_n°11_Mai 2010


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