Après "Le tour du Monde avec les arbres de la Goutte d’Or" publié l’été dernier, Jacky Libaud de Balades aux jardins, vous propose durant ce mois d’août une "Petite histoire de la Goutte d’Or à travers ses immeubles".
Bel été à toutes et à tous !
Rue Cavé, face au square Léon.
Qui dit pauvreté, dit Mont de Piété.
Ces établissements, désormais gérés par le crédit municipal, permettaient d’emprunter en laissant des objets en gage.
L’emprunteur le plus célèbre fût le prince de Joinville, troisième petit fils du roi Louis Philippe, qui dû laisser sa montre en gage pour régler des dettes.
Alors que la reine lui demandait où était passé l’objet, il répondit alors "je l’ai oublié chez ma tante".
L’anecdote s’étant répandu dans tout Paris, le petit peuple appela par dérision les Monts de Piété "chez ma tante", appellation toujours en cours aujourd’hui !
C’est à ce Mont de Piété qu’Émile Zola envoyait la mère Coupeau dans son roman l’Assommoir, même si l’écrivain, qui avait dû mal relire ses notes, situait l’établissement dans la rue Polonceau !
Si le Mont de Piété de la Goutte d’Or ne fonctionne plus, la pauvreté n’a pas disparu du quartier, loin de là.
Depuis les années 80, nous restons l’un des vingt "quartiers prioritaires" de la Ville de Paris, et les nombreuses associations locales ont toujours fort à faire pour aider les plus démunis.