Malgré les attaques au Nord et à l’Est de la Syrie, des habitant.e.s se mobilisent sur des projets pour redonner vie aux territoires dévastés, se réapproprier leurs pouvoirs politiques et s’émanciper des dominations de genres. La Fondation Danielle Mitterand a invité ses représentant.e.s au 360 Music Factory ce 14 décembre pour leur remettre un Prix collectif.
Cette année, le Prix de la Fondation Danielle Mitterand a été décerné symboliquement à l’ensemble des habitantes et des habitants du Rojava/Syrie du Nord et de l’Est, zones frappées par le gouvernement turc. Ces attaques de drones ciblent les ressources vitales de cette région (stations de pompage d’eau, hôpitaux, etc) et des civil.e.s, notamment kurdes, mais des populations arabes, syriaques, yézidis et tcherkesses sont également menacées. C’est au milieu de ces attaques que des collectifs se soulèvent et cherchent à récupérer leurs terres de manière durable, et à gagner leur indépendance politique.
Depuis sa création en 1986, la Fondation lutte principalement pour la défense du droit des peuples à disposer de leurs richesses et le droit d’accès à l’eau en tant que bien commun de l’humanité. Sa créatrice Danielle Mitterrand, aussi appelée « Mère des Kurdes », est connue pour ses engagements auprès des populations Kurdes, Palestiniennes, dans le Chiapas (Mexique) ou encore en Afrique du Sud. A la Goutte d’Or, on se souvient principalement de sa visite auprès des sans-papiers qui occupaient l’église Saint-Bernard, en 1996.
Ce 14 décembre 2022, des représentant.e.s de la délégation du Rojava ont donc fait le voyage jusqu’au 32 rue Myrha. Etaient présent.e.s pour recevoir le Prix Suleman Khalil, coprésident du Comité des municipalités du canton de Qamishlo, qui a parlé de démocratie locale à travers le réseau de municipalités de la région, et Berivan Omar, responsable d’écologie et de la question féminine dans la région d’al-Jazira, qui s’est concentrée sur les diverses luttes d’émancipation des femmes dans le Rojava. Il y avait également Ziwer Ceikho, cofondateur et porte-parole de l’ONG « Tresses Vertes », travaillant pour le reboisement du Rojava, et Rawshen Suleman, conseillère technique de l’ONG Un Ponte Per, qui a souligné les enjeux environnementaux de leurs luttes, notamment les enjeux liés à l’eau.
Entre les pauses musicales en kurde et autres dialectes des membres du groupe de musique Kêvana Zêrin, Piya Colline Ozçelik et Dida Roj (Gündüz), d’autres ont pris la parole durant la soirée. Zoé Lorioux-Chevalier, conseillère municipale de Poitiers et membre du Réseau JASMINE (Jalons et Actions de Solidarité – Municipalisme et Internationalisme avec le Nord-Est de la Syrie), la sénatrice Laurence Cohen et Laëtitia Hamot, maire de La Crèche ont répondu présentes. Puis également Véronique de Geoffroy, directrice générale du Groupe URD (Urgence Réhabilitation Développement) et Somayeh Rostampour, chercheuse et militante kurde d’Iran.
La soirée a été diffusée en direct sur Youtube. Vous pouvez la visionner ci-dessous :