Goutte d’Or & Vous a sélectionné un nouveau portrait dressé par la journaliste Edith Canestrier. Cette fois, elle nous fait découvrir celui de Cheikha Rimitti, la diva du Raï.
La place Polonceau, à la jonction de la rue éponyme et de la rue de la Goutte d’Or portera désormais son nom : Cheikha Rimitti. Ainsi en a décidé le Conseil de Paris en novembre dernier. Je ne savais rien d’elle. Elle avait vécu à Barbès, mais où ? Elle chantait le raï. Mais, pour moi, le raï, c’était Cheb Khaled, et Cheb Mami. Question de génération.
Il faut le savoir, même aujourd’hui, quatorze ans après sa mort, on peut essuyer quelques rebuffades quand on l’évoque : Chez les épiciers égyptiens du boulevard Ornano, qui écoutent en boucle Oum Kalthoum : « Rimitti, elle est grossière ». Une connaissance croisée rue Doudeauville : « Là, avec elle, tu fais dans le superficiel ! ». Chez les pâtissières de la rue de la Goutte d’Or : « Ouh lala ! ça s’écoute entre femmes, jamais en présence du père ou du mari ».
Et puis, j’ai rencontré Aïcha, la gardienne de la maison de retraite « Bon accueil », de la rue de Laghouat : « C’est une femme qui chante l’humanité, une post-moderne, elle est universelle. » Et aussi, Meziane Azaïche, directeur du « Cabaret sauvage » où elle a chanté : « C’était une femme libre, révolutionnaire, et c’est cela qui lui a donné cette reconnaissance. »
Le compositeur et interprète, Kamel Hamadi : « Elle a chanté la révolution, l’amour, l’alcool et le désir, la vie quoi. Mais elle...
=> Lire la suite sur le blog d’Edith Canestrier