Un article d’Edith Canestrier.
Peut-on dire qu’on ne savait rien, qu’on ne nous a rien appris sur la colonisation de l’Algérie ? De mon côté, je l’avoue, je ne savais pas grand-chose, peut-être même ne m’avait-on rien appris. J’ai souvent arpenté la rue de Laghouat dans le quartier de la Goutte d’Or, mais ce nom ne m’évoquait rien. Une ville d’Algérie sans doute. Quoi de plus normal dans un quartier à forte population maghrébine. Ainsi, il y a un mois, j’aurais pu avouer mon ignorance, avant de me plonger dans les textes d’historiens, les interviewes, les documentaires, et ils sont si nombreux qu’on ne peut plus dire aujourd’hui qu’on ne sait pas.
Oui, la conquête de l’Algérie, fut bel et bien, une « guerre ». Oui, le journaliste Jean Michel Apathie sur RTL, le 3 mars dernier, a dit juste : « Il y eut en Algérie à partir de 1830, des centaines de villages qui furent autant d’Oradour-sur-Glane. Les nazis se sont comportés comme nous l’avons fait en Algérie. Nous avons commis des crimes atroces et nous ne l’avons pas reconnu. » Anachronique la comparaison ? Peut-être. Mais bon, des massacres en Algérie, il y en eut et de fort nombreux. Et Laghouat, une petite ville du Sud algérien, en a été le théâtre.
La rue de Laghouat dans le quartier de la Goutte d’Or fut dénommée ainsi en 1864, pour célébrer la prise de la ville par l’armée française en 1852, une conquête, une victoire.
Laghouat en arabe signifie « maisons entourées de jardins ». C’est une oasis aux portes du Sahara, plantée de palmiers, d’arbres fruitiers. Dans les années 1800, 4000 habitants la peuplent, des agriculteurs, des éleveurs, des nomades aussi. Là, comme ailleurs dans le pays, et sous l’égide notamment de l’Emir Abdelkader, les habitants se rebellent contre ces conquérants qui occupent, depuis 1830, leur terre. Ces soldats de l’armée française qui organisent des « razzias », déciment les troupeaux, pillent les récoltes et massacrent. Les Algériens se rebellent ? Il s’agit alors de les « mater ».
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