« Ivanov »
Signe des temps, le parfum doux-amer du théâtre de Tchekhov revient hanter nos scènes parisiennes… Sauf que cette œuvre de jeunesse (1887), particulièrement noire, est rarement à l’affiche. Sans doute le héros est-il trop négatif, n’aimant rien, massacrant tout sur son passage, lui-même compris.
Luc Bondy a admirablement dirigé les acteurs (jusqu’au plus petit rôle) dans cette sarabande au goût de mort et de désillusions. On y voit Ivanov (Micha Lescot, saisissant) y maltraiter jusqu’à ce que mort s’ensuive sa femme juive (Marina Hands, lumineuse), et incapable d’aimer qui l’aimerait dans une microsociété qui ne pense qu’à l’argent, qu’à l’alcool, s’espionne et se méprise.
Aucun idéal n’a résisté à la médiocrité ambiante. Le tableau est dévastateur et glaçant, mais Luc Bondy y a mis un je-ne-sais-quoi de tendresse défunte et de tristesse désabusée qui saignent le cœur.
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Vendredi 17 avril
Théâtre Odéon : 2 rue Corneille - 75006 Paris
Lignes 4 et 10 - Arrêt Odéon