Plus d’une cinquantaine de personnes ont assisté à la restitution de l’étude de l’Observatoire qui a eu lieu le 7 décembre à la Salle Saint Bruno.
Le cabinet AUDISOL et la Salle Saint Bruno ont souhaité remettre au goût du jour les belles idées qui avaient présidé à la création d’un observatoire de la vie sociale sur la Goutte d’Or. Depuis septembre 2020, un groupe de travail composé d’habitant.e.s et d’associatifs, s’est réunit pour recueillir et valoriser des données quantitatives sur la vie du quartier. Parallèlement, une enquête qualitative sur le thème du « Loisirs et temps hors scolaire chez les collégien.ne.s du quartier de la Goutte d’Or » a été menée. Le choix de ce thème résulte des discussions du comité de pilotage de l’observatoire, des échanges avec le bureau de la Salle Saint Bruno et avec l’inter-associatif. Plus précisément, Maria Nogueira-Scarambone, étudiante à l’EHESS, a conduit cette étude pendant 6 mois avec l’accompagnement du personnel éducatif, des structures jeunesse et du comité de pilotage de l’Observatoire.
Le contexte socio-économique du quartier est mis en avant dans la première partie de l’étude pour montrer une vision globale de la Goutte d’Or, si certains facteurs sont prépondérant aux résultats de l’enquête et par conséquent, s’il s’avère que les jeunes vivant dans le quartier de la Goutte d’Or se démarquent par leurs passe-temps du reste de la population parisienne.
Les étudiants ont partagé les statistiques qui atteignent des records dans certains domaines par rapport aux statistiques des autres arrondissements de Paris (par exemple il existe une plus forte densité de jeunes hommes, davantage de résidants vivent dans des QPV (dits les quartiers prioritaires) et une plus faible proportion de personne de 65 ans et plus).
L’étude a montré également des différences de comportement dépendamment du genre des jeunes interrogés, notamment dans les passe-temps (les garçons pratiquent davantage une activité sportive extra-scolaire, leur utilisation de l’écran est différente et ils sont plus enclins à faire des activités de groupe) ainsi qu’à l’approche relative à l’étude menée (les filles ont démontré plus de réceptivité pour répondre aux questions de l’enquête). Il existe également des différences liées à l’âge, les plus jeunes étant moins autonomes mais moins enclin à être influencés par l’effet de groupe.
Les associations participent à résoudre les dynamiques de groupe chez les adolescents, qui sont un frein à leur individualité et leur liberté d’expression. Certaines proposent des leviers pour inciter la jeunesse à prendre la parole pour s’émanciper du regard des autres et développer leurs idées de façon autonome. Parmi ces leviers figurent la participation des jeunes en leur donnant des rôles importants dans les associations (ambassadeurs/ ambassadrices), activer leur confiance en eux, développer le "aller-vers" et proposer divers types d’accueil (plus ou moins encadrés).
Plusieurs prises de parole ont suivi la restitution, le tout dans une ambiance conviviale comme à l’accoutumée. De prochaines thématiques d’étude ont déjà été exprimées : le logement, la santé, la culture.