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Paris Goutte d’Or réagit sur l’avenir de l’ICI : "Sommes-nous des imbéciles ?"

Publié le 29 mars 2016

Mi-février, Jamel Oubechou, président de l’Institut des Cultures d’Islam démissionnait pour exprimer son désaccord avec la nouvelle position de la Mairie de Paris quant à l’avenir du projet. À son origine en 2008, un deuxième centre devait voir le jour dans la rue Polonceau, pour compléter ce qui est déjà entreprit rue Stephenson. Sa construction a été récemment annulée, ce qui porte un sacré coup dans les ambitions initiales de l’établissement faisant cohabiter le culturel et le cultuel.

Paris Goutte d’Or, fervent défenseur du projet, déjà auteur d’une pétition en novembre dernier, revient sur les différentes tractations et exprime sa profonde incompréhension du cap fixé par la nouvelle équipe municipale.

« Sommes-nous des imbéciles ? »

« Le 25 février dernier la mairie centrale, avec Bruno Julliard, Éric Lejoindre, maire de l’arrondissement, et Khaled Abichou, président par intérim de l’Institut des Cultures d’Islam, avaient convoqué un certain nombre d’associations, d’habitants et de salariés de l’ICI qui les avaient interpellés au sujet de l’abandon de la phase 2 (rue Polonceau) du projet de l’ICI (Institut des cultures d’Islam).

Monsieur Julliard, au nom de la Maire de Paris est intervenu pour dire :

>>> Que l’idée du projet n’était en rien abandonnée, que son originalité était une richesse et que la Mairie de Paris y demeurait "très attachée".
>>> Que l’abandon de cette deuxième phase, rue Polonceau était dû essentiellement au fait que la Mairie de Paris n’avait trouvé aucune association capable de réunir les fonds pour acquérir l’étage dédié à la prière.
>>> Que la Ville allait investir pour rénover la rue Léon et pour en faire un lieu d’exposition et d’espaces culturels aussi beau qu’à la rue Stephenson.
>>> Que la parcelle de la rue Polonceau serait vendue à une association qui en ferait un lieu de culte.
>>> Que le personnel n’ait pas à s’inquiéter car le projet continue.

À notre tour :

>>> Nous sommes intervenus pour rappeler l’histoire et le projet affiché :
Lorsque que les pratiquants, qui fréquentaient la première mosquée en sous-sol rue Polonceau, avaient dû quitter les lieux pour des mesures de sécurité, au début des années 1990, un bâtiment provisoire avait été mis à leur disposition à l’angle de la rue Polonceau et des Poissonniers en attendant que soit trouvée une solution pour que les musulmans pratiquants du quartier puissent retrouver dans le quartier un lieu de prière.

Les services juridiques de la Ville et de l’État furent mis à contribution. Des propositions diverses furent avancées. Des consultations et information nombreuses furent organisées.
Finalement, un montage juridique a semblé être trouvé et un centre de "préfiguration" fut inauguré en grandes pompes, rue Léon, avec de nombreuses personnalités dont Messieurs Delanoë, maire de Paris, Daniel Vailland maire de l’arrondissement, Hamou Bouakkaz, adjoint à la culture etc… À cette occasion le projet de l’ICI fut officiellement présenté à tout le quartier comme étant respectueux de la loi de 1905 et avec toute son originalité.

Il s’agissait de construire deux lieux, un rue Stephenson, avec un hammam, des salles d’expositions et de formation, les services administratifs et un étage cédé à une association gérante d’un lieu de prières. Un deuxième lieu, rue Polonceau, devait venir compléter le premier avec un auditorium, une bibliothèque, des salles d’exposition et de formation, des lieux de documentation ainsi qu’un étage cédé à une association, comme dans le premier bâtiment.
L’originalité de ce projet devait permettre de fructueux croisements entre le volet culturel et le volet cultuel.

>>> Nous avons rappelé les multiples consultations et décisions :
Après de nombreux débats tant en conseil d’arrondissement qu’au conseil municipal de la Ville de Paris, tous les groupes politiques votèrent le projet à l’unanimité.
Des architectes et entreprises furent sollicités et la première phase, rue Stephenson fut réalisée. Depuis, son fonctionnement semble donner satisfaction même si, sans doute, des ajustements doivent encore se faire.

Une nouvelle municipalité fut mise en place. La deuxième phase tardant à venir, la maire de Paris, Madame Hidalgo fut interrogée par le conseil d’administration de l’ICI comme par des associations et des personnalités. Les Verts déposèrent une question écrite en juin 2015. Les réponses furent évasives.
C’est finalement par voie de presse que fin août 2015, Madame la maire fait savoir qu’elle décidait d’abandonner le projet.

Aucune consultation ni débat ni information de qui que ce soit n’a eu lieu !
Les raisons avancées par la suite furent pour le moins fumeuses mais il semble que le coût financier soit mis en avant.

Comment une décision prise démocratiquement peut elle être remise en cause par la simple volonté d’un élu, fut-il maire ? Nous pensions ne plus être en royauté ! La moindre des choses, dans le respect de la démocratie et dans l’esprit participatif si souvent mis en avant, aurait été de saisir les conseils de Paris et de l’arrondissement et d’en débattre avec la population. C’est d’ailleurs ce que monsieur Bournazel, élu républicains au conseil de Paris a exigé également.

>>> Nous avons dénoncé les incohérences du discours de monsieur Bruno Julliard

  • Si l’idée du projet n’est en rien abandonnée, pourquoi alors réserver la rue Léon pour la culture et Polonceau pour le culte ? Si l’idée est bonne de faire se croiser les réalités culturelles et cultuelles, il faut continuer à la faire vivre à la rue Léon ou Polonceau comme à la rue Stephenson… Et si elle n’est plus bonne, il faut l’arrêter aussi rue Stephenson…
    Si rien n’est abandonné, pourquoi Monsieur Jamel Oubechou, président de l’ICI, a-t-il démissionné ?
    Peut être nous prend-on pour des imbéciles… mais alors que pensent aujourd’hui Messieurs Delanoë, Bouakkaz, Vaillant, etc., qui se félicitaient publiquement de cette réalisation ?
  • Si la Mairie de Paris n’a trouvé aucune association capable de réunir les fonds pour acquérir une partie d’un étage du bâtiment de la rue Polonceau, comment pense-t-elle trouver une association qui va pouvoir acheter le terrain rue Polonceau et construire un lieu de culte ? Pour qui nous prend-on encore une fois ?
  • La parcelle de la rue Polonceau serait vendue à une association qui en ferait un lieu de culte. Mais comment cela serait-il possible puisque cette parcelle a été acquise par la Ville de Paris par une expropriation au titre de l’utilité publique donc pour y construire des projets d’utilité publique c’est à dire un équipement municipal ou du logement social… Bien sûr nous ne sommes pas de grands juristes … mais tout de même !!
  • La Ville de Paris devrait investir largement pour rénover la rue Léon et en faire un lieu d’exposition et d’espaces culturels aussi beau que la rue Stephenson. Les constructions de la rue Léon sont des bâtiments provisoires, type algéco. Comment croire, qu’on fera quelque chose d’aussi beau et d’aussi pérenne qu’à Stephenson ?
    Il est évident qu’il faudrait tout raser et reconstruire !
    Se poserait alors la question du coût : S’il faut rebâtir la rue Léon : sans compter la démolition, du premier coup de crayon de l’architecte à la clé en main, cela couterait combien ? Les architectes (Yves Lion de renommée internationale) et les entreprises qui ont été approchés ou qui ont travaillé sur le projet de la rue Polonceau vont devoir être dédommagés. Quel coût ?
    Nous demandons que la Ville de Paris rende public le coût prévisionnel de la construction de la phase 2 de la rue Polonceau et qu’en regard on indique ce que coûterait les dédommagements et le réaménagement total de la rue Léon.
  • Le personnel n’a pas à s’inquiéter. Certes Monsieur le président par intérim de l’ICI, Khaled Abichou, fait remarquer que jusqu’en fin mai prochain, il n’y a pas de problème. Et après ? De qui se moque-t-on ? Bien sûr il y a dans les cartons des projets pour les 18 mois à venir, au moins… Mais pour que ces projets se réalisent il faut mettre du contenu à ces projets.
    Pour cela, il faut du personnel en nombre (il y a eu des départs dont celui de la directrice) mais il faut aussi des garanties qui passent par des moyens concrets pour que le personnel puisse travailler dans des conditions normales et avec efficacité.

Aujourd’hui, nous attendons que madame la maire de Paris

>>> Mette à l’ordre du jour du Conseil de Paris un débat sur les raisons de cet abandon
>>> Qu’elle explique à ce Conseil en quoi consiste le nouveau projet
>>> Qu’elle rende public le coût du projet abandonné et de celui à venir
>>> Qu’elle organise une réunion publique sur l’ensemble de ces points. »



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