C’était comment, la Goutte d’Or, il y a 50 ans ? 20 ans ? 5 ans ? Tous les lundis, Goutte d’Or & Vous ressort une archive des cartons qui témoigne de l’évolution du quartier. Suite des revues de presses de l’Observatoire de la Vie Sociale, de la mort de Souleymane en 1999 aux difficultés du magasin Tati en 2004.
Dans son travail de collecte de sources documentaires sur la Goutte d’Or, l’Observatoire de la Vie Sociale de la Salle Saint Bruno a consulté des centaines de coupures de presse qui en disent long sur la représentation du quartier que donnent à voir les médias à leur lectorat. « L’unique image que peut avoir le public qui méconnaît ce secteur de Paris est celle que véhicule les journalistes, écrivent les sociologues. C’est pourquoi, il nous a semblé primordial de recenser les articles qui traitent de la Goutte d’Or pendant ces deux dernières décennies ».
À partir de ces années, l’Observatoire a changé de méthode : les revues de presse sont désormais mensuelles et sont alimentées à l’aide d’un abonnement à un service de lecture, ce qui rend le corpus beaucoup plus exhaustif.
Le 9 avril 1999, Souleymane, 19 ans, meurt au square Léon, tué par balle dans des circonstances alors obscures, mettant en cause l’intervention des policiers face au jeune garçon déprimé qui menaçait de se tuer. Cet événement a choqué le quartier, provoquant des affrontements entre les jeunes et les policiers, puis une marche silencieuse de 1500 personnes. Il n’en fallait pas plus pour que les médias braquent leurs projecteurs sur le quartier et ses tensions.
Les années 2000 et 2001, si elles marquent le passage à un nouveau siècle, ne permettent pas de voir une évolution dans le traitement médiatique de la Goutte d’Or : on y retrouve toujours des articles sur la toxicomanie, le mal-logement, le commissariat, les sans-papiers, les commerces exotiques, les squatteurs, les émeutes.
Les travaux du métro Barbès, du gymnase de la Goutte d’Or, la rénovation du quartier Château-Rouge et la nomination de Daniel Vaillant au ministère de l’Intérieur marquent également cette période.
Ces trois ans sont intéressants à analyser car les faits sociétaux et la vie de quartier ne bougent quasiment pas, par contre, les implantations, les difficultés des magasins du quartier, ainsi que l’économie parallèle des vendeurs à la sauvette, sont largement relayés. En 2002, outre les 10 ans de la Salle Saint Bruno, c’est l’arrivée du Virgin Megastore sur le boulevard Barbès qui fait événement.
En 2003, dans une année "type", on parle autant des difficultés de Tati que du dossier du Louxor racheté par la ville ou de la première édition du Barbès Tour.
Enfin en 2004, la saga Tati continue, de même que les reportages sur le marché noir des cigarettes à la sortie du métro ou encore la question du voile traitée à travers des articles dans le quartier.
Retrouvez l’ensemble de la revue de presse de l’Observatoire dans notre dossier : "Mon quartier à la Une".