Le métier d’éducateur de rue

Un article sur un métier peu connu et pourtant essentiel dans un quartier comme celui de la Goutte d’Or : celui d’éducateur de rue.

L’ADCLJC organise son travail par la prévention spécialisée, pour l’éducation populaire et l’aide sociale à l’enfance, notamment grâce à l’intervention d’éducateurs de rue auprès des jeunes de 12 à 21 ans (tranche d’âge définie par le département). Leur action est essentielle dans un quartier marqué par la précarité de certains... L’association participe à l’insertion professionnelle de jeunes en difficulté sociale et ayant parfois des conduites à risques.

Le métier d’éducateur de rue repose sur 4 principes essentiels : l’anonymat (afin de préserver une relation de confiance), la non institutionnalisation, le non mandat et la libre adhésion (le jeune doit devenir acteur dans ses démarches et non accompagné en permanence).

Les éducateurs de rue travaillent généralement en binôme et vont rencontrer les jeunes sur leur « territoire », dans leur quotidien, par la pratique du « aller vers ». Ils participent ainsi à la ruration éducative pour des jeunes en isolement permanent et permettent de créer un nouveau lien social et une rupture du repli social. Ils vont ainsi à la sortie des collèges et lycées, dans la rue, les squares, les cafés et les autres associations afin de prendre contact avec ces jeunes.
Voulant les accompagner dans un quotidien, l’association a une permanence sociale le mardi afin de favoriser leur insertion professionnelle, de les aider face aux différents problèmes qu’ils peuvent avoir avec la justice, les accompagner dans la recherche de stages, dans l’aide aux devoirs, leur faire connaître les différents droits personnels et collectifs qu’ils ont et qu’ils doivent défendre. L’éducateur doit les accompagner dans leurs choix, être disponible...sans toutefois être à leur disposition.

Son deuxième objectif, dans une perspective de mobilité et de créativité, est d’être actif dans l’insertion sociale et/ou professionnelle des jeunes. Dans cette perspective, il propose différents débouchés, activités socio-éducatives et culturelles, stages, CDD à ces jeunes des quartiers dits « populaires ». L’association a un projet de formation et de parcours d’insertion professionnelle dans le milieu artistique avec Graines de Soleil, une autre association du quartier. Ils permettent aux jeunes de travailler en collectivité tout en s’épanouissant par l’artistique. De même, l’éducateur doit favoriser l’investissement du jeune par l’animation d’actions collectives, l’animation de proximité, telles que des fêtes ou des repas de quartier. Ainsi un projet de séjour à l’étranger pour ces jeunes a été financé par le « restaurant éphémère » dans lequel les jeunes servaient la clientèle, participait à une dynamique de groupe...

Par le biais des éducateurs de rue, l’ADCLJC se donne pour objectifs : « d’accueillir les jeunes de la rue, quels qu’ils soient et quels que soient leurs problèmes, de faire en sorte qu’ils se prennent en charge eux-mêmes et d’agir en tenant compte de leur environnement social et familial », « d’offrir aux jeunes la responsabilité de prendre conscience de leurs aptitudes et développer leur personnalité ; de se préparer à devenir actifs et responsables d’une communauté vivante ».