Après "Le tour du Monde avec les arbres de la Goutte d’Or" publié l’été dernier, Jacky Libaud de Balades aux jardins, vous propose durant ce mois d’août une "Petite histoire de la Goutte d’Or à travers ses immeubles".
Bel été à toutes et à tous !
27 bd Barbès
Après la chute du roi Louis Philippe et l’éphémère seconde république dont il fût le prince président, Louis Napoléon Bonaparte se fit proclamer empereur en 1852 et entreprit de transformer Paris en capitale moderne, à l’instar de Londres où il avait vécu en exil.
Secondé par le baron Haussmann, par le polytechnicien Alphand pour les promenades et jardins, par l’ingénieur Belgrand pour les eaux et égouts et par l’architecte Davioud pour les bâtiments publics, Napoléon III commença les grands travaux qui ont façonnés le Paris actuel, mais ont aussi chassé de nombreuses familles pauvres vers les communes limitrophes, dont la Chapelle.
En 1859, l’empereur publia un décret ordonnant le rattachement à Paris de tous les terrains compris entre l’ancien mur des fermiers généraux (bâti dans les années 1780) et les fortifications de Louis Philippe (construites entre entre 1841 et 1844, ces " fortifs " ont été détruites dans les années 1920 et ont été remplacées par le Bd des Maréchaux).
Le 1er janvier 1860 la commune de la Chapelle disparut, dépecée entre le nouveau 18e arrondissement, et les communes de St Denis, St Ouen et Aubervilliers.
Le nouvel arrondissement fût divisé en quatre quartiers, la Chapelle, la Goutte d’Or, Clignancourt et Grandes Carrières.
En 1863 fût décidé l’ouverture du Boulevard Ornano (dont la partie sud a été dédié à Armand Barbès en 1892) pour prolonger le bd de Magenta jusqu’à la porte de Clignancourt .
Ce fût alors l’occasion d’ implanter dans le quartier de nouveaux immeubles de style "haussmannien", dont celui du 27 bd Barbès représente un bon exemple, avec sa façade en pierres de taille et ses balcons au 2e et 5e étages.