C’était comment, la Goutte d’Or, il y a 50 ans ? 20 ans ? 5 ans ? Goutte d’Or & Vous ressort une archive des cartons qui témoigne de l’évolution du quartier : vieux reportages de JT, revue de presse, pétitions...
Début 2002, la Scred Connexion sortait dans les bacs son premier album : Du mal à s’confier. Un 15 titres marqué par l’absence de Fabe, un des membres-fondateurs du groupe qui restait sur quatre albums adoubés par la critique et le public. Cette absence n’empêche pas l’album de devenir rapidement un classique du rap français. Vingt ans plus tard, il reste même une référence et plusieurs de ses morceaux sont restés mythiques, que ce soit Trop soulé, On pense tous monnaie monnaie, ou le titre éponyme : Du mal à s’confier.
Dès le premier morceau, Introduxion, les membres de la Scred Connexion revendiquent leur appartenance à la Goutte d’Or et à certains de ses lieux mythiques comme le square Léon ou Tati. Mais la Scred Connexion, ce n’est pas uniquement le 18ème arrondissement. C’est aussi un slogan mythique et marquant, "Jamais dans la tendance mais toujours dans la bonne direction", et quatre membres - "2 gars d’Oran et 2 gars de Tunis" - engagés. Ces derniers sont Haroun, Koma, Mokless, et Morad, quatre amis bien connus du quartier qui sont actifs, collectivement et en solo, depuis le milieu des années 90, époque à laquelle moins de dix albums de rap sortaient par an. Avant Du mal à s’confier, le groupe a sorti trois maxis (Bouteille de gaz en 1999 puis Partis de rien et Tranchants en 2000) et une compilation restée mythique : Scred Selexion 99/2000. Soit autant de morceaux engagés qui ont participé à la réputation du collectif et de ses membres, dont Koma, personnage central d’un reportage en 1999.
Depuis la sortie de leur premier album - qui a marqué la vie d’Olivier Besancenot - les membres de la Scred ("discret" en verlan) ont sorti deux albums et deux compilations. Ils ont également ouvert une boutique à Marcadet en 2014 et depuis 2016, ils organisent chaque année un festival de rap au New Morning. Vingt ans après la sortie de leur premier album, ils représentent encore et toujours l’essence même de ce qu’est un collectif de rap : une famille où les membres ont une indépendance artistique et sortent des projets en solo en parallèle de ceux de l’équipe. Mais aussi une famille qui soutien les jeunes artistes, organise des ateliers d’écriture, des concerts en prison, et s’implique quand elle le peut dans la vie associative du quartier.