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Discussion autour de l’espace public

Publié le 5 février 2024

Le 24 janvier dernier, l’association SOS Casamance a organisé un atelier afin d’échanger et de discuter avec les différents acteurs et actrices intervenant dans l’espace public. Goutte d’Or & Vous était présent et vous propose une restitution de ce moment.

Présentation de l’atelier et des invités

La séance a démarré avec Amadou Sylla, président de SOS Casamance. Il présente l’objectif de l’atelier, qui est d’instaurer un dialogue entre la population et la police dans un milieu où il subsiste beaucoup de préjugés entre les deux communautés, pour renforcer les relations entres elles.
Parmi les invités, on trouve des gardiens de la paix du 18ème arrondissement chargés de faire de la prévention dans les écoles et un adjoint de sécurité du maire, des médiateur.ice.s dont le rôle est de trouver des compromis quand il y a une situation de conflit qui ne nécessite pas l’intervention de la police, et enfin des jeunes du quartier.

Les forces de l’ordre, habituées à faire de la prévention et des discours en public, guident le débat

Lorsque l’un des policiers prend la parole, il demande aux personnes présentent de ne pas hésiter à émettre des critiques qu’elles soient positives ou négatives et qu’ils répondraient honnêtement aux interrogations liées à leur profession.
Une habitante prend la parole pour dire qu’elle craint les contrôles de police dans le quartier :-"Ils vont nous mettre les menottes."
Pour beaucoup, le rôle de la police est d’intervenir lorsque la médiation n’a pas fonctionné. Ils sont de plus en plus présents ou en tout cas, on les voit davantage. Les médiateurs sont présents également pour désamorcer les conflits qui peuvent naître.

Une problématique s’impose immédiatement : Quelle est la place des jeunes, des femmes et des seniors ? Que faire alors que les "filles" ne se sentent pas en sécurité dans l’espace public ?
Les deux policiers déplorent le manque de moyen mis dans la prévention publique, n’étant que deux pour gérer 120 établissements scolaires alors qu’ils exposent la nécessité de sensibiliser les jeunes sur certains comportements inadéquats en société.
Ensuite petit récapitulatif sur ce qu’est le droit et la liberté de chacun et chacune : la police intervient quand elle constate une infraction. Le cadre légal entre en compte et l’intervention de la police correspond à un cadre et une mission bien définie.
Le contrôle de l’identité correspond à un texte de lois qui déclare qu’il est autorisé en permanence pour prévenir une attaque : "L’identité de toute personne, quel que soit son comportement, peut également être contrôlée" article 78-2 du code de procédure pénale.
Le 18ème arrondissement est qualifié de "très vivant", le partage de l’espace public est compliqué, le policier prend exemple sur un des soucis régulier auquel il se retrouve confronté : le rassemblement d’une trentaine d’hommes dans la rue. Dans ce cas là une tolérance est appliquée, car même s’ils entravent la circulation, "on ne peut pas interdire aux gens d’être dans la rue". Plusieurs points sensibles font que la circulation reste compliquée dans la rue mais il y a des limites et des règlements à respecter :"même le resto du quartier doit faire une demande à la mairie s’il veut aménager une terrasse". La police assure une présence dans l’espace public, mais c’est plus compliqué d’intervenir lorsqu’il y a des rixes.

Les problématiques qui reviennent souvent : l’occupation gênante de l’espace public, les rixes, les points de deal, les logements exigus

Un dialogue commence à émerger entre les jeunes et les habitants, une dame expose une situation, quelques jeunes stagnent devant chez elle et empêchent les gens de sortir de son immeuble : "Quel sentiment ça vous évoque ?", le jeune répond que "ça ne le dérange pas".
Les jeunes n’ont pas conscience du problème, ils ont normalisé une certaine routine. L’adjoint au maire à la sécurité évoque le problème de la taille des appartements qui n’ont pas suffisamment de place pour permettre aux familles nombreuses de vivre. Les pistes de solution avancées sont le travail de prévention, des rénovations urbaines et la création d’espace où les jeunes peuvent se rendre (bien que le 18ème arrondissement regorge déjà de nombreuses associations). Le policier souligne que la sanction est nécessaire car elle crédibilise le travail des acteurs de prévention mais il faut faire attention à distinguer les incivilités du délit. La Goutte d’Or est aussi exposée aux activités des dealers, et récemment, un important point de deal a été démantelé.

Les problèmes reprochés à l’institution policière

La police municipale fait partie des acteurs nouveaux dans Paris puisqu’elle a été créé en 2021, pour établir une police de proximité, rôle que n’avait pas la police nationale. Quelques contraintes de l’activité policière émergent, notamment le fait que la police "la peur au ventre" commet des bavures. Une personne intervient : "Comment contrer l’excès de zèle de la police qui ne respecte pas la loi ?". Le représentant de l’instance répond qu’il faut obéir au policier même s’il abuse de ses droits, un travail d’enquête peut être réclamé sur la plateforme en ligne de l’IGPN (son utilisation a explosé ces dernières années) pour que des sanctions soient prises en cas d’abus policiers. Pour éviter ce genre de problèmes, on doit "augmenter l’effectif policier" et "établir une vraie police de proximité" qui puisse instaurer un dialogue.
Dans le 18ème, il y a beaucoup de jeunes policiers qui viennent de toute la France, ce qui peut favoriser une mauvaise application des procédures légales, ayant pour origine le manque d’expérience et un secteur qu’ils jugent "sous-tension".

Pourquoi un manque d’information existe au sein de l’institution policière, et pourquoi ceux qui font de la prévention ne sont-ils pas informés des agissements et du fonctionnement de ceux qui interviennent dans la rue ? A cette question, le policer répond qu’ils n’ont pas le temps de dialoguer entre eux. Il y a 600 policiers dans le 18ème "ça paraît beaucoup, mais c’est pas suffisant, les CRS sont obligés d’intervenir à cause du manque d’effectif".

Conclusion

L’atelier organisé par SOS Casamance a rendu possible un dialogue entre les policiers, la jeunesse, la population de la Goutte d’Or et les médiateurs. Les échanges se poursuivront dès le 7 février avec un nouvel atelier autour du droit des femmes.




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