Face à la situation touchant les migrants, dont les expulsions se multiplient jour après jour, la Salle Saint-Bruno, qui a recueilli les migrants le temps d’une nuit, a rédigé un communiqué pour alerter face à la dégradation de leurs conditions de vie. Nous partageons également l’appel lancé par les associations qui cherchent des volontaires pour des domiciliations administratives.
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Depuis plusieurs mois, un campement de migrants s’est installé sous le pont de la Chapelle, sans être accompagné de moyens pour un minimum d’hygiène et d’accès aux soins. Malgré les solidarités spontanées d’habitants, les conditions se sont dégradées.
La décision de démantèlement semble s’être faite sans propositions d’hébergement concrètes et durables.
La dispersion a cassé les solidarités vitales qui s’étaient créées entre les personnes.
Dans un quartier pourtant déjà fragilisé, des habitants se sont spontanément sentis solidaires. Ils l’ont manifesté par leur présence, des actes d’entraide et des courriers d’interpellation.
La Salle Saint Bruno, bien que n’étant pas en capacité matérielle de le faire, s’est vue contrainte mercredi dernier, mise devant le fait accompli, d’héberger un groupe de migrants pour une nuit sous la responsabilité de l’association « Entraides citoyennes ». Cette solution d’urgence s’est déroulée dans le calme et le respect des engagements de chacun.
Les associations réunies à la Salle Saint Bruno demandent aux élus et aux pouvoirs publics d’avoir une réaction solidaire et d’apporter des réponses concrètes et pérennes. La bonne volonté des citoyens et des associations ne peut se substituer aux responsables politiques, du niveau local au niveau européen.
Les guerres, les violences, l’instabilité, les difficultés économiques et environnementales interrogent notre solidarité et notre responsabilité citoyenne. Devant ces situations, la France, les Etats et l’Europe ne peuvent indéfiniment répondre en multipliant les « murs ».
Les membres de la Salle Saint-Bruno
La photo a été gentiment cédée par Giacomo Leso.